Les Thugs – As Happy As Possible

Si ce n’est pas de la noise, je ne sais pas ce qu’il vous faut : déluges de distorsion, décharges de larsen, murs de textures, tout y est pour faire un disque âpre et exigeant. Les Thugs ont capté l’air du temps et il a un un fort taux d’humidité : celui de Seattle en 1993.

Le problème c’est que tout ça s’exécute dans l’allégresse quand la noise, elle, lorgne du côté de la schizophrénie et de l’acrimonie. Ce disque est juste as happy as possible ou mélancolique quand ce n’est plus possible, toujours follement mélodique et révolté. Mais l’absence de simulacres ne signifie pas naïveté. Derrière la douceur du chant et des harmonies se cachent quantité de strates et d’interstices où loge le fruit du travail d’un groupe rare, acharné et passionné. « As Happy As Possible » est un disque qui ne renie rien, qui ne s’interdit rien, juste un grand disque, éperdument punk, éperdument pop, éperdument noise.