Hint – Wu-Wei

O.M.N.I. et omni (habemus bordelam musicam)

Ca commence par une contrariété, un soir d’anniversaire en 98, quand Ludo m’offre ce disque en me disant « Tiens, ça devrait te plaire ». Le truc qui à la fois énerve (serais-je à ce point prévisible, voire pire, influençable ?), et provoque une curiosité soudaine et incontrôlable. Coup de foudre immédiat, Wu-Wei continue encore aujourd’hui de me fasciner et de m’éblouir.

Sans renier la brutalité ni la douceur de son passé discographique, le duo angevin s’est imposé avec cet album une inventivité de tout instant, en excluant quasiment toute forme de chant et en faisant feu de tout son.

Entremêlant des folies bruitistes jouissives, du free jazz alambiqué, et des envolées cinématographiques, ce disque est devenu au fil des écoutes un cocktail complètement et sainement addictif. Exigeant, parfois éreintant, mais avec de multiples récompenses : l’étalon en furie Unlocked, l’envoûtant Beautiful Old Betty, l’infiniment beau Wu-Wei (sorte de western indochinois moderne et orageux), et sur le trône, le bonbon explosif The Process. Pour ne citer que ceux-là.

Vrai-faux bazar sonore où chaque élément tient une place précieuse, Wu-Wei est un Objet Musical Non Identifié à l’épreuve du temps, de la lassitude, et de la poussière, un rêve labyrinthique tour à tour flippant, rassurant, et émouvant, une expérience musicale unique en son genre. Un disque culte pour happy few.

En résumé : j’ai bien aimé.