Sixpack – Reading History

Allons droit au but, Sixpack a tout simplement sorti l’un des disques les plus enthousiasmants de l’année 1998. Certains appelaient ça de l’emo, terme qui à l’époque ne rimait déjà pas à grand chose et qui n’allait pas tarder à ne plus rimer à rien. Et si le nom du groupe sent bon la 8°6 et les baggys, c’est en fait une référence à Black Flag, le groupe culte de hardcore West Coast des 80’s et non au punk à roulettes de la décennie suivante, fausse piste. C’est plutôt vers Saint-Étienne DC qu’il faut se diriger pour y entendre Sixpack célébrer les Rites du Printemps et féconder les terres post-industrielles stéphanoises de riffs hüskürdiens, démarche la plus noble pour faire coexister distorsion et mélodie. Sixpack partage tout de même avec le meilleur du punk mélo sa capacité à élever les hymnes en batterie, les chansons directes et accessibles qui font bouger les têtes avec un cerveau dedans et qui doivent beaucoup à la voix puissante et vibrante de leur éleveur. Alors on pourra toujours invoquer l’âme d’un Guy Picciotto avec la coupe de Robert Smith sur « Now a Dummy » ou celle d’un Sugar rageur tendance « Beaster » sur « Enemies Inside » pour décrire « Reading History ». Mais ce dont il s’agit surtout, c’est de souffle et de cohésion, d’un album dont chaque morceau s’enrichit de l’énergie de ses voisins pour que prospère le bouillonnement semé par le groupe. De la permaculture avant l’heure, en somme.

PS : Nineteen Something propose d’écouter l’album en ligne sur tout plein d’autres plateformes.