François Pontonnier, aka Fano, est né en 1973. Étudiant angevin dans les nineties, il a pris en pleine poire : les Thugs, Hint, Explosive Coolies, Dirty Hands, Cut The Navel String, Casbah Club, Hydrolic Systems… Il est l’auteur de « Zinédine Spencer », roman autobiographique qui parle de foot, de rock et de paternité.
« Comment la noise française est venue à moi ? Eh bien, c’est par le biais de l’Éducation Nationale !
Mon père était instituteur à Durtal (49). Au cours de sa longue carrière, il a croisé pas mal de collègues. Et parmi eux, peut-être le plus « célèbre », aura été un certain Gérald Chabaud, bassiste originel des… Thugs. Là, je vous parle d’un temps où les Thugs débutaient leur carrière. Un soir, mon père ramène un vinyle de son collègue « Gérald, qui joue dans un groupe de hard-rock, les Thug ». Frenetic Dancing. Ce fut un double choc : la pochette incroyable et mon père qui se plante en passant le disque en 33T, sur la platine familiale où tournoyait assez souvent Le Forestier, Anne Sylvestre ou encore Brassens. Côte à côte avec mon frère, d’un an mon cadet, tous deux encore collégiens, on s’est regardés genre « trop bizarre cette musique ».
Pourtant, après cette écoute, mon rapport à la musique, avec l’arrivée au lycée, en sera, à jamais changé.
Ma vie de lycéen a ainsi trouvé son rythme entre les cours, la semaine à la Flèche (72) et des week-ends dédiés au foot, aux teufs et à la musique avec les potes.
A partir de 1992, en pleine cambrousse, aux Rairies et à Durtal à 35 km d’Angers, une micro-scène grunge-noise a vu le jour. 3 groupes ont été créés au cours de cette période : Subside (dans lequel j’étais le chanteur), Loathsome et un peu plus tard Zaï-Batsu.
Ces trois groupes, entre 1994 et 1998, ont enregistré des démos au karma studio.
A la fin du lycée, direction la fac d’Angers et la découverte du rock bruitiste, violent et romantique : les Thugs, et leurs concerts, des claques. Tout s’est enchaîné avec les mythiques concerts Love Fuzz, la noise internationale (Unsane, Jesus Lizard, Cop Shoot Cop, Girls vs Boys…).
Mais, pour être précis, ma première véritable rencontre avec la NF90 a eu lieu lors d’un concert de Deity Guns.
En guise de témoignages et de souvenirs, de cet amour indéfectible pour la noise, on pourra piocher dans Zinédine Spencer, mon bouquin.
Je suis athée, mais, pourtant, je crois qu’on suit tous un destin, une histoire. Et, il était écrit que le rock bruitiste entrerait dans ma vie à la faveur d’un remplacement d’instit au cœur de l’Anjou ! »
